Qu’est ce que la médiation animale ?

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Commençons par l’histoire de la médiation par l’animal.

Aux États-Unis et au Canada, on emploie le terme de « zoothérapie », ce mot vient du grec zoo, qui signifie « animal » et therapeia, qui signifie « soin ». En France ce mot fait débat étant mal interprété.

Le début de l’utilisation des animaux à des fins thérapeutiques remonte au IXe siècle en Belgique, où on affecta des oiseaux pour soigner certains patients dans les établissements médicaux.   

William Tuke fonde en 1792 une institution pour malades mentaux « le York Retreat », les patients étaient amenés à prendre soin des animaux intégrés dans l’établissement. Il a noté que cette pratique redonnait confiance aux patients et les encourageait à des attitudes plus contrôlées.

 En 1867 une expérience similaire a été menée à l’Institut Bethel en Allemagne avec des patients épileptiques et souffrants de pathologies psychiques et mentales.

On note de nombreux autres exemples durant les périodes de guerre auprès des blessés qui s’occupaient quotidiennement des animaux intégrés dans les hospices. Les animaux les aident à guérir plus vite mais aussi à accepter leur handicap.

Cette pratique est réellement découverte par le pédopsychiatre Boris Levinson dans la seconde moitié du XXème siècle. Il fut le premier à parler du rôle de déclencheur social que l’animal peut jouer envers l’homme. Selon lui les animaux sont utiles aux personnes qui atteignent des stades plus fragiles de leur vie, comme la perte d’autonomie, le vieillissement, la solitude, la déprime, la maladie. En 1964 Boris Levinson remarque lors d’une consultation avec un jeune enfant qui ne parle pas et qui refuse tout contact que la présence de son chien dans son cabinet déclenche petit à petit des interactions entre l’enfant et l’animal. Dès lors il développa la théorie de la pet-oriented child psychotherapy (Psychothérapie Infantile Assistée par l’Animal) appelée communément zoothérapie.

 

En France

À la fin des années 70, le docteur vétérinaire Ange Condoret entreprend à son tour des expériences auprès d’enfants avec des troubles du langage et constate les mêmes effets positifs que Boris Levinson. Il fonda en 1977 l’AFIRAC (Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de Compagnie), malheureusement ses recherches n’ont pas eu l’écho favorable auprès des milieux médico-psychopédagogiques français. Son projet de création d’un centre infantile d’éveils aux communications humaines par l’animal n’aboutit pas. En revanche aux États-Unis ses travaux sur les relations homme/animal sont plus connus et reconnus.

Dans les années 70, la fondation Pierre et Adrienne Sommer a créé son objet : soutenir le développement de la médiation animale, pour l’intégration et le mieux-être des personnes fragilisées par la maladie, le handicap, le grand âge ou du fait d’un contexte social douloureux. Dans les années 2005 Pierre et Adrienne Sommer qui sont de riches industriels sans enfants lèguent leurs biens à la cause enfant/animal. Ils ont missionné un groupe d’étude de recherches par la médiation animale (GERMA) pour la création d’une Charte de Bonnes Pratiques de la médiation par l’animal d’où ce nouveau nom de métier. Le GERMA est créé à l’automne 2008 et en septembre 2009 il présente de la Charte de Bonnes Pratiques à l’issue des rencontres du GERMA

Le 8 janvier 2010, la naissance de l’association Licorne et Phenix (L&P) favorise les rencontres et les échanges de la médiation. 

En mars 2014 L&P devient l’Association Française pour la Médiation Animale Licorne et Phenix puis en juillet 2014 l’association adhère à l’IAHAIO (Association Internationale d’Organisation d’Interaction Homme Animal).

En décembre 2018l’Institut de Formation AGATEA est à l’origine de la reconnaissance par l’État Français du diplôme de « chargé de projet en médiation par l’Animal », ce diplôme est également reconnu dans l’ensemble des pays Européens.

Définition de la médiation animale.

La médiation par lanimal est une entremises qui a pour but de créer ou de maintenir un lien ou dapaiser un conflit, lanimal médiateur étant un agent. La médiation animale ou zoothérapie regroupe deux sortes dactivités : la Thérapie Facilitée par lAnimal (TFA) et les Activités Assistées par lAnimal (AAA).

La TFA a une influence sur un comportement particulier. Cest une activité régulière qui prend en compte des objectifs à atteindre et à évaluer. Ces séances peuvent être inscrites dans le projet personnalisé de la personne.

De son côté lAAA est une activité ponctuelle ou régulière qui vise à améliorer la qualité de vie des personnes.

Dans les deux cas, ces activités sexercent sous forme de groupe ou en séance individuelle avec laide dun ou plusieurs animaux spécifiquement éduqués auprès de personnes présentant une pathologie ou un handicap. On cherche ainsi à maintenir ou améliorer un potentiel sensoriel, cognitif, physique, affectif…

L’animal joue un rôle de médiateur entre le patient et l’intervenant. 

En zoothérapie on trouve d’autres terminologies des activités associant l’animal :

  • AAAT activités associant l’animal à visée thérapeutique
  • AAAE activités associant l’animal à visée éducative
  • AAAS activités associant l’animal à visée sociale

La différence entre zoothérapie et médiation animale est le professionnel qualifié (appelé aussi intervenant) qui intervient avec l’animal.

Dans le premier cas il sera un thérapeute  comme un psychologue, psychomotricien, psychiatre, etc.…

Dans l’autre cas il sera un professionnel formé en médiation par l’animal mais pouvant travailler en lien avec des professionnels issus du milieu médical.

L’intervenant en médiation animale a une pratique professionnelle qui intègre l’animal et crée des activités afin d’offrir ses services. L’intervenant et l’animal doivent avoir une relation de confiance pour la partager avec les bénéficiaires. Pour proposer des séances de qualité et professionnelles, outre l’intervenant, l’animal et le bénéficiaire  nous pourrons intégrer un référent qui créera cette relation de confiance entre les participants : c’est la relation triadique (source Véronique Servais psychologue et éthologue) qui se schématise ainsi :

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Relation triadique

Le lien entre l’intervenant en médiation par l’animal et le référent est une priorité, ils doivent faire équipe pour le bon déroulement d’une séance.
La première séance, éventuellement la deuxième est toujours une séance découverte afin de savoir s’il est possible de travailler ensemble ou pas.
Il peut y avoir des séances ponctuelles qui sont plutôt des animations au vu de leur irrégularité, une fois toutes les trois ou quatre semaines voire moins.
Pour des séances qui se déroulent toutes les semaines ou tous les quinze jours, on parle de programme. Il y a alors une vraie relation entre les acteurs : référent/médiateur, participants/médiateur et référent/animal. Il faut vérifier le volontariat du référent par rapport à l’animal, il doit s’engager. Les participants peuvent choisir un atelier de médiation ou changer d’atelier en cours de séance.

La prise de contact et les interactions : elles sont sensorielles (toucher, ouïe, odorat) et émotionnelles. Après l’interaction vient la prise de contact avec l’animal, la réciprocité est déjà là quand la relation est installée.
Le participant va choisir sa figure d’attachement qui va lui permettre de faire les choses. Après l’attachement vient le détachement qui correspond à la fin de la séance, il faut donc la préparer pour la facilité. La théorie de l’attachement (John BOWLBY),    interaction ==>  relation ==>  attachement.

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2 réflexions sur “Qu’est ce que la médiation animale ?”

    1. Merci pour ce message encourageant.
      Nous mettons tout en œuvre pour développer notre activité et apporter un maximum de bien-être aux bénéficiaires.

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